"Ce livre a pris corps lorsque, à cause de ma mauvaise santé, je ne savais pas si je récolterais, au printemps, les fèves et les pois que j’avais semés à l’automne. Je liais en quelque sorte ma vie au rythme de la nature. La mort elle-même ne pourra pas me séparer de cette nature, qui m’a encouragé jusqu’ici, à travers les légumes.
Selon le mythe gréco-romain, dans les métamorphoses d’Ovide, l’âme de Philémon et Baucis s’est concentrée, après la mort, dans un chêne pour l’un, dans un tilleul pour l’autre, les feuillages s’entrecroisant afin que continue la longue vie amoureuse et généreuse menée par le couple.
La mort défait ce que la naissance avait rassemblé, nous dit Marc-Aurèle dans « Pensée pour moi-même ». Toutefois, tous ces éléments déliés reviennent au Tout de la nature sous d’autres formes. La mort est une transformation. Rien n’est perdu. Rien n’est catastrophique. Là est, selon nous, une des significations de la résurrection de Jésus."
Que de réflexion ! Que de profondeur dans les écrits de Serge Soulié ! Et en même temps, que de simplicité dans ce qui devient un véritable message spirituel destiné à tous !
L’auteur : Serge Soulié est pasteur de l’Église protestante unie de France.
Psychologue clinicien de formation, il a été tour à tour professeur de l’éducation nationale, pasteur, psychologue et directeur d’un centre de soins spécialisé en addictologie.
Recension
Ce n'est pas avec un langage et des symboles religieux, pense Serge Soulié, que l’on touchera nos contemporains et qu’on leur montrera l’esprit de liberté et de dynamisme créateur fraternel de Jésus-Christ. C’est en employant les mots et les images de la vie de tous les jours et en reconnaissant le sens profond qu’ils peuvent prendre dans l’approfondissement de notre humanité.
Serge Soulié est bien malade et il utilise les rémissions qui lui restent pour semer avec son épouse des fèves et des haricots dans son jardin. Les succulentes recettes de préparation qu’il nous en donne, héritées de son frère cuisinier et les petits récits vécus qui l’ont réjoui nous plongent tout naturellement dans une réalité quotidienne dont il sait, en bon pasteur qu’il est, nous montrer la transcendance rayonnante.
Ce n’est pas un catéchisme, dont il dit que personne ne voudrait, mais tous les aspects du monde de l’Évangile trouvent dans ces pages l’occasion d’être heureusement montrés... sous les titres de « les rêves de la grâce », « les haricots de l’espérance », « le navet et l’Évangile » et bien d’autres encore. 18 chapitres en tout.
Gilles Castelnau